Évitez les mauvaises odeurs du compost en été : ces astuces simples accélèrent aussi sa décomposition
Évitez les mauvaises odeurs du compost en été : ces astuces simples accélèrent aussi sa décomposition
Le compostage est une pratique essentielle pour transformer les déchets organiques en un amendement naturel précieux. Cependant, en été, la chaleur et l’humidité peuvent déclencher des fermentations désagréables, transformant ce processus écologique en source de désagréments. Heureusement, quelques ajustements simples permettent de contrôler les odeurs tout en accélérant la décomposition.
Les odeurs nauséabondes dans un compost proviennent généralement de deux facteurs : l’excès de matières riches en azote et l’absence d’aération. Lorsque les déchets vertes (épluchures, herbes fraîches) dominent, la fermentation anaérobie se déclenche, libérant de l’ammoniac et du sulfure d’hydrogène. Parallèlement, un tas trop compact ou trop humide empêche la circulation de l’air, favorisant la putréfaction.
L’excès d’azote et la fermentation anaérobie
Un rapport carbone/azote déséquilibré (idéalement 25 à 30 pour 1) est la principale cause de ces effluves. Les matières vertes, riches en azote, déclenchent une activité microbienne intense mais incontrôlée. Pour rééquilibrer, ajoutez des matières brunes sèches (feuilles mortes, carton déchiqueté) en couche de 5 à 10 cm entre les apports de biodéchets.
L’absence d’aération et l’humidité excessive
Un compost trop humide ou mal structuré se transforme en bouillon de culture pour les bactéries anaérobies. En cas d’odeur de soufre, retournez immédiatement le tas pour réintroduire de l’oxygène. Si la pluie rend le compost trop lourd, recouvrez-le temporairement d’une bâche.
Maintenir l’équilibre carbone/azote
L’art du compostage réside dans la gestion des apports. Une alternance rigoureuse entre matières sèches et humides garantit une décomposition saine.
Les matières brunes et vertes : un équilibre délicat
- Matières brunes : feuilles mortes, paille, carton, copeaux de bois. Elles absorbent l’humidité et ralentissent la décomposition.
- Matières vertes : épluchures, tontes de gazon, fumier. Elles fournissent de l’azote et activent les micro-organismes.
Pour éviter les excès, alternez les couches : commencez par une base de matières brunes, puis alternez vertes et brunes en strates de 10 à 15 cm.
La technique des couches alternées
- Couche 1 : 10 cm de feuilles mortes ou de paille.
- Couche 2 : 10 cm de biodéchets frais (épluchures, restes de fruits).
- Couche 3 : 10 cm de carton déchiqueté.
- Couche 4 : 10 cm de tontes de gazon.
Cette méthode crée un microclimat aéré et limite les risques de fermentation.
Optimiser l’aération et la structure
Une bonne aération est la clé d’un compost sain. Sans oxygène, les micro-organismes aérobies (utiles) sont remplacés par des anaérobies (responsables des odeurs).
Retourner régulièrement le compost
Retournez le tas tous les 7 à 10 jours pour :
- Répartir uniformément la chaleur (jusqu’à 60°C en surface).
- Réintroduire de l’oxygène dans les zones compactes.
- Éliminer les grumeaux de matières non décomposées.
Ajouter des matériaux structurants
Incorporez des éléments aérés pour améliorer la structure :
- Bâtons de bois : créent des canaux d’aération.
- Paille : absorbe l’humidité et sépare les couches.
- Carton ondulé : agit comme un drain.
Gérer l’humidité et la température
En été, la sécheresse peut ralentir la décomposition, tandis que les pluies excessives risquent de noyer le tas.
Éviter les excès d’eau
Un compost doit être humide comme une éponge essorée. En cas de pluie, recouvrez-le d’une bâche légère. Si le tas est trop sec, arrosez légèrement avec de l’eau de pluie.
Surveiller la température du tas
La chaleur est un indicateur de santé :
- Phase active : 50 à 60°C (décomposition intense).
- Phase de maturation : 20 à 30°C (décomposition lente).
Si la température chute brutalement, ajoutez des matières vertes pour relancer l’activité microbienne.
Accélérer la décomposition
Plus le compost se décompose vite, moins il risque de dégager des odeurs. Voici comment booster le processus.
Découper les déchets en petits morceaux
Réduisez les biodéchets en morceaux de 5 à 10 cm pour :
- Exposer une plus grande surface aux micro-organismes.
- Accélérer l’oxygénation des matières.
- Réduire les risques de compactage.
Utiliser des accélérateurs naturels
Ajoutez des matériaux riches en micro-organismes :
- Fumier de poule : apporte des bactéries décomposantes.
- Compost mûr : sert de catalyseur.
- Mousse de champignons : favorise la mycorhization.
Solutions alternatives pour un compost sans odeur
Face aux défis estivaux, certaines méthodes offrent des résultats garanties.
Les lombricomposteurs : une option intérieure
Les vers de terre Eisenia foetida décomposent les biodéchets sans odeur, même en intérieur. Leur action mécanique et enzymatique transforme les déchets en 2 à 3 mois, avec un rendement de 50 à 70%.
Combiner avec d’autres pratiques écologiques
Pour maximiser l’impact, associez le compostage à :
- La création d’un hôtel à insectes pour attirer les pollinisateurs.
- L’utilisation de paillis pour réduire l’évaporation de l’eau.
Prévenir les problèmes récurrents
Même avec une gestion parfaite, des imprévus peuvent survenir. Anticipez-les avec ces méthodes.
Identifier les signes d’un compost sain
- Odeur : terre fraîche ou sous-bois.
- Texture : grumeleuse, sans grumeaux.
- Aspect : brun foncé, homogène.
Adapter les méthodes selon la saison
En été, privilégiez :
- Apports réduits : évitez les excès de matières vertes.
- Ombre partielle : placez le composteur à mi-ombre pour limiter la surchauffe.
- Protection des plantes : si vous cultivez des légumes sensibles, suivez ces astuces pour éviter les brûlures solaires.
En conclusion, un compost sans odeur en été est accessible grâce à une gestion rigoureuse des matières, une aération optimale et des ajustements saisonniers. En combinant ces techniques avec d’autres pratiques écologiques, vous transformez non seulement vos déchets, mais aussi votre jardin en un écosystème vivant et productif.

Après un doctorat en microbiologie digestive, je me suis tourné vers l’enseignement en faculté. Depuis peu je me suis engagée avec FemmeVsHomme pour vous partager mes écrits sur des sujets santé et bien être d’actualité !